Emile Claus, Coucher de soleil sur la Lys


Emile Claus (1849-1922). Coucher de soleil sur la Lys, 1911. Huile sur toile, 71 x 92 cm. Collection particulière

Sur le seuil de leur grande maison située en Flandre, au milieu des bonds et des aboiements de leurs chiens, Emile Claus et son épouse Charlotte vous accueillaient chaleureusement.
Claus régalait ses convives de sa joie de vivre, de ses dons de conteur et de mime qui faisaient rire aux larmes ses amis français – même quand, devant des compatriotes, l’hôte s’exprimait dans son flamand natal.
Son jardin descendait en pente douce jusqu’à la Lys, sur les rives de laquelle le peintre conçut l’essentiel de son œuvre, dont le tableau présenté ici.
Emile Claus fut le premier des impressionnistes belges.
Abandonnant peu à peu le réalisme narratif de ses débuts, il développa une manière proche de celle de ses confrères français, avec une même attention aux multiples variations de la lumière mais un respect plus prononcé pour la précision du dessin.
Ses impressions de la Flandre rurale témoignaient d’un tel amour des paysages, de sa lumière, du labeur de ses paysans, qu’elles osaient la comparaison avec les maîtres de l’impressionnisme dont il se disait l’apôtre.
Mais d’instinct, ce peintre refusa toujours de faire sienne les recherches des divisionnistes, basées entre autres sur les théories scientifiques du chimiste Michel Eugène Chevreul. Claus l’écrivit à Duhem : « On m’a déjà parlé depuis de nombre d’années, du livre de Chevreul et je n’ai jamais voulu le lire ; j’ai horreur des systèmes. »
On demanda un jour à Claus ce qu’il pensait de son art : « Moi, rien, ma foi ! Je peins avec passion ; je regarde la nature, simplement, ingénument, et je m’efforce, sans parti pris, d’en reproduire le mieux possible les infinies beautés. »